Le Jury du concours s’est réuni le 6 septembre 2017 afin de désigner les lauréats.
Le jury était composé de :

Alain Bublex – photographe, designer, artiste plasticien et Président du jury
Guillaume Greff – photographe
Jean-Marc Biry – architecte et photographe
Virginie Lemée – architecte et Vice-Présidente de la Maison européenne de l’architecture-Rhin supérieur
Catherine Merckling – en charge de la programmation artistique de La Chambre
Anne-Lena Klüners – coordinatrice de la Maison européenne de l’architecture-Rhin supérieur

 

THÈME DE L’ÉDITION 2017
CHANGER LA VILLE, CHANGER LA VIE

 

Le lauréat 2017

Arthur Crestani

Bad City Dreams
L’urbanisation indienne est une fabrique à rêves. A Gurgaon, la « Millenium City » en banlieue de Delhi, les publicités immobilières offrent des visions idylliques de la ville de demain. Luxe, calme et volupté composent la saveur du moment, la promesse d’une vie de rêve dans un espace protégé et privilégié. Inspiré par la tradition indienne du studio photo ambulant, je suis parti à la rencontre des habitants de la ville.
Le remplacement des habituels fonds peints oniriques par des images issues de brochures immobilières souligne l’irruption des nouveaux fantasmes produits par le développement effréné. Les travailleurs migrants, villageois et agents de sécurité photographiés témoignent du trouble éprouvé à l’interface de la réalité et de la fiction publicitaire.
http://arthurcrestani.com

Arthur Crestani reçoit le prix Archifoto 2017.
Une dotation de 2 000 euros lui sera remise le 13 octobre 2017 à l’occasion du vernissage de l’exposition des photographies sélectionnées.

 

 

Les mentions spéciales du jury 2017

Le jury a également souhaité distinguer le travail de
Baptiste de Ville d’Avray, Thierry Béghin,  Maxime Brygo et Patrice Loubon
Leurs travaux ont fait l’objet de l’exposition Archifoto 2017 – Changer la ville, changer la vie
présentée sur un plateau de 1000m² au cœur du parking Centre historique Petite France (Strasbourg) du 13 octobre au 21 novembre 2017

 

Baptiste de Ville d’Avray

Le projet L’apparition d’un lointain si proche rassemble un parcours de 7 années sur un territoire réel, en plein essor urbanistique, résolument contemporain, et pourtant photographié hors du temps.
C’est au départ à travers des allers-retours que Baptiste de Ville d’Avray approche le Maroc. Très vite, c’est sa singularité bien atlantique et sa côte de milliers de kilomètres qui l’attire. Ce pays devient un personnage à part entière de l’univers de Baptiste de Ville d’Avray. Une matière ciselée et re-visitée pour décrire avec précision une contrée sortie de son imaginaire. La lumière y est toujours douce. Les personnages sont comme des acteurs muets, semblant jouer dans un décor inventé par et pour le photographe.
www.baptiste-dva.fr

Thierry Béghin

Changez la ville ! Changez-la vi(t)e !
Douée d’une vie propre, la ville s’étend et s’épanouit à la manière d’un « blob » insatiable et protéiforme. Elle se recompose en permanence, comble les vides et investit l’espace avec une telle énergie qu’on a parfois du mal à la suivre. Ses limites extérieures bougent trop vite pour être simplement définies.
Routes sans destination, montagnes de terre ou signalisation sans objet sont les témoins muets de la mutation de cette ville en perpétuel devenir.
C’est à la marge, dans ces non-lieux bientôt habitables que se construit une poésie gentiment absurde et éphémère.
http://thierrybeghin.com

Maxime Brygo

Maxime Brygo questionne, à travers l’installation « Pavillons et totems », notre rapport à l’Histoire et aux mythes en explorant un patrimoine méconnu ou en devenir, porteur d’histoires vécues et légendaires qui participent de la construction d’un récit collectif. Attachée au territoire de l’ex-bassin minier franco-belge, sa démarche est celle d’un ethnographe des lieux modestes. Un ensemble de photographies et un montage sonore forment une installation qui invite le visiteur à considérer des sites variés et à se plonger dans les histoires auxquelles ces derniers font écho. À la lisière d’un bois, au bout d’une route, derrière un rideau d’arbres, surgissent comme des apparitions, des monuments souvent banals qui interpellent les habitants de ces territoires et ouvrent leur imaginaire.
http://maximebrygo.com

Patrice Loubon

Lorsque s’initie ce projet en 2007, mon dessein est photographique. Il s’agit de montrer quelque chose qui me préoccupe et qui prend chaque année plus d’ampleur : l’habitat précaire. Au fil de mes déambulations, je suis aussi ému par de vieilles maisons éventrées, qui font surgir dans la rue une intimité sous la forme de tapisseries d’intérieur. A partir de ce ressenti, je décide d’aller plus loin que le simple constat photographique. Je choisis d’orner de papier peint des lieux communs et/ou abandonnés de la ville pour produire une inscription nouvelle et convoquer l’« habiter » en tant que fonction critique et poétique. Le refoulé urbain devient soudainement familier et plus accueillant. L’intérieur pénètre l’extérieur à sa façon : fleurie ou rayée. PL
http://habiter.overblog.com/