Le Jury du concours s’est réuni le 17 juillet 2019 afin de désigner les lauréats.
Le jury était composé de :

Alix Häfner, photographe, enseignante de photographie à l’Ecole de Condé (Nancy) et à La Chambre
Jean-Marc Biry, photographe, président et membre fondateur du collectif Chambre à Part, directeur du CAUE 67 (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement) et membre du conseil d’administration de La Chambre
Bernard Birsinger, photographe, ayant notamment participé à la DATAR
Ralf Mika, architecte, secrétaire général de la Maison Européenne de l’Architecture – Rhin Supérieur
Catherine Merckling, co-directrice de La Chambre

 

THÈME DE L’ÉDITION 2019
TRANSITIONS

 

Le lauréat 2019

Cyrille Weiner

Notre Dame des Landes ou le métier de vivre.
La série est un témoignage sur les modes d’habiter expérimentés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Elle s’organise autour de plusieurs lieux emblématiques, pour certains aujourd’hui détruits.
Ces photographies de cabanes rappellent que l’on trouve aujourd’hui sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes quelque chose d’aussi simple que rare : une manière courageuse et conséquente de faire face au désastre de la vie moderne et aux changements climatiques en cours.

cyrilleweiner.com

Cyrille Weiner reçoit le prix Archifoto 2019.
Une dotation de 2 000 euros lui sera remise le 13 septembre 2019 à l’occasion du vernissage de l’exposition des photographies sélectionnées.

 

Les mentions spéciales du jury 2019

Le jury a également souhaité distinguer le travail de
Camille Gharbi, Jean-Baptiste Gurliat, Anja Bohnhof et Melissa Decaire
Leurs travaux font l’objet de l’exposition Archifoto 2019 – Transitions
présentée à La Chambre (Strasbourg) du 14 septembre au 13 octobre 2019

Camille Gharbi

« Lieux de vie » est un travail réalisé en 2016 dans la Jungle de Calais, qui a abrité pendant plusieurs années des milliers de demandeurs d’asile espérant gagner le Royaume-Uni. Ce travail s’intéresse aux abris réalisées par les migrants pour survivre dans ce camp qui, malgré son insalubrité, s’était constitué comme un véritable village spontané, illustrant l’incroyable ingéniosité dont peuvent faire preuve des personnes en situation d’extrême précarité.
Les constructions photographiées sont décontextualisées. Elles nous interpellent, avec violence et humour. Par delà les clichés, elles nous montrent la formidable résilience dont ont fait preuve les personnes qui les ont bâties. Elles nous parlent du désir de vivre,et de la force que cela peut déployer.

camillegharbi.com

 

Jean-Baptiste Gurliat

Le chantier fait très peu l’objet de l’attention, parce qu’il est le symbole du non-opérationnel, que l’on cherche à dissimuler. Quand le chantier est montré, c’est pour être utilisé à des fins politiques. Construire mieux, haut et vite. La transition en accéléré, pour espérer ne pas la voir.
Avec « les modules », je m’intéresse aux cabanes de chantier dans Paris. La préfabrication permet de s’insérer dans la marche toujours plus rapide de la fabrique de la ville. Je me suis attardé sur cette figure architecturale parce qu’elle est justement la métaphore de la transition à l’échelle de la ville. En photographiant ces modules comme on photographie l’architecture classique, je souhaite faire apparaître ces rapports étranges que nous entretenons avec ce vaste atelier à ciel ouvert.

jbgurliat.com

Anja Bohnhof

Le format télévisuel du feuilleton quotidien est très populaire en Inde. La population indienne étant majoritairement pauvre, ce type d’intérieurs restera pour eux une illusion à jamais inaccessible. Toutefois, la possibilité pour les classes élevées d’améliorer leur confort matériel se développe depuis quelques années.
Ces intérieurs sont un élément clef de la création de l’identité indienne contemporaine. Ils sont le reflet de la transition des goûts des classes sociales moyennes et élevées. Le mobilier et la décoration sont des références uniformes et précises des tendances actuelles en matière d’ameublement et de style de vie.
Néanmoins, Anja Bohnhof supprime l’illusion de cette supposée réalité en laissant entrevoir certains éléments techniques extérieurs aux décors : plafond ouvert, éléments ombrés ou éclairés et trépieds.

bohnhofphoto.de

Melissa Decaire

Entre France, Belgique et Pays Bas, cette série transcrit divers passages de notre civilisation.
« Play your life » montre que dès le XVè siècle, l’homme peut remettre son sort entre les mains de Dieu, mais depuis la politique républicaine française, il peut également choisir un coach personnel.
« Chez Monsieur le Docteur » lévite dans un contexte de gentrification rurale.
« Orthodoxe » côtoie un modèle de la transition alimentaire et les modalités de consommation liées aux densités de population qui affecte les pays industrialisés du XXe siècle et s’étend désormais aux pays émergents.
Tournées vers les transitions les plus récentes, «1770» et «Solaire» prouvent qu’avec les énergies plus écologiques, l’homme et cette architecture vernaculaire réinventent un monde pour demain.

melissadecaire.com